Implication et progression sur la voie.
Il y a à peine 10 à 15 ans de cela, dans les années 95-2000 et les décennies précédentes, quelqu'un qui s'entrainait 2 fois par semaine
était quelqu'un qui n'était pas vraiment passionné.par son activité.
Les gens qui voulaient vraiment progresser s'entrainaient 3 à 4 fois par semaine et certains plus encore sans compter les weekend de stage,
l'entrainement personnel, les lectures associées à la discipline etc.
Dans la société actuelle ( à peine 15 ans plus tard), tout va toujours plus vite, si vous dites à un collègues de travail que vous vouez 2 soirées par
semaine à une activité extra pro, et extra familiale, vous aller être taxé rapidement d'être un grand passionné quelque peu décalé.
Et oui, aujourd'hui le maitre mot est "CONSOMMATION", nous consommons toujours plus, et de manière toujours plus varié; nous consommons du multimédia à outrance (musique, films, internet ), nous
consommons
du loisir mais aussi du sport...et malheureusement, nous consommons aussi dans les arts martiaux qui sont censés apporter autre chose qu'un simple créneau ou l'on
se dépense, ou l'on s'évade...
La profusion de choix en terme d'activité, de disciplines possibles, est impressionnante. Dans les plus petites communes française on trouve des associations d'un peu tout,
du football à l'art floral en passant par de la poterie chinoise et autres yoga tibétain.
Le reflexe commun de nos jours est de "picorer" sans savourer...
tel un frigo rempli de bonne choses, on se laisse tenter à prendre un peu de tout, sans vraiment prendre le temps de sentir chaque met, d'en saisir la substance en bouche, le parfum,
sans essayer de comprendre comment il a été façonné, et pour finir sans en saisir véritablement le gout, la saveur.
Ce problème très "actuel" nait d'un manque cruel d'attention, ... On ne prête pas assez attention aux choses. On les survole, on picore, on effleure mais rien de très en profondeur.
Il faut impérativement être clair dans nos objectifs de pratique. et définir clairement ce que l'on souhaite afin de pouvoir se donner les moyens de progresser en direction de nos
objectifs.
Mais quelque soit la pratique, la présence "assidue" aux cours est un minimum nécessaire et TRÈS INSUFFISANT pour notre progression.
Seulement voila, tout le monde a une vie, tout le monde a ses priorités et c'est bien normal. Le comble est l'argent qui, en grand maitre régisseur de tout les comportements
est la justification absolue : "je paye donc je fais comme je veux"... Un peu comme au restaurant ou on ne termine pas forcement son plat, mais ou on veut son dessert tout de même.
(eh oui, on a payé ! )
.
Dans les arts martiaux japonais, les Budo, il y a une véritable notion d'implication profonde. Une différence notable par rapport aux "divertissements", aux "loisirs", voir mêmes aux
"sports".
Le DO, ou la voie en japonais... c'est ce qui exprime cette différence, ce petit quelque chose qui est censé former l'Homme, bien plus que sur des valeurs uniquement sociales (vie en communauté,
partage,
notion de l'effort, esprit d'équipe etc.... ),
le DO implique celui qui s'y engage, car dans le cas contraire on en reste au niveau d'une pratique sportive, superficielle.
Est ce qu'un Samurai n'était Samurai que lors d'un combat en pleine bataille ? est ce qu'un artiste tel que Mozart n'était artiste qu'uniquement devant ses partitions ? (2 fois par semaines ??
),
Quelqu'un a dit qu'il n'y avait pas de génies en ce bas monde, uniquement des gens qui s'entrainent 18 heures par jours...
La quête dans les arts martiaux n'est pas (à mon sens) de posséder un panel technique incroyable, ni d'avoir un coup de pied ravageur, mais bien d'ÊTRE...et de changer en profondeur
en s'impliquant sur la voie (le Dô) à travers une pratique corporelle martiale (ex: le Karaté-Dô).
Senseï Funakoshi disait que le Karaté est l'art des hommes vertueux, et il ajoutait que le karaté ne s'arrête pas à la porte du Dojo (lieu ou on pratique la voie).
sous entendant que nous devons "tendre" vers un état d'être plutôt que vers la possession de telle ou telle technique.
Mais pour être sur la voie, il faut bien commencer quelque part, et le dojo est ce quelque part, si toutefois on y va de manière assidue.
Bien évidement il faut faire au mieux en gérant ses priorités, mais trop de gens ne s'impliquent pas sérieusement, et sous prétexte de "payer" se réservent le droit ( indiscutable
socialement)
de ne pas venir à l'entrainement.
Le bénévolat étant de mise dans nombre de dojo, que penser d'un instructeur qui ne viendrait que de temps en temps ?
Que penserait les élèves de leur instructeur ? seraient ils "compatissant" ?? (il doit avoir des priorités ? je comprends ..)
En répondant à cette question vous pouvez imaginez ce que ressent l'instructeur lorsque ses rangs ne sont jamais rempli des mêmes personnes.
Entendez bien ce conseil: l'assiduité au cours est le minimum nécessaire mais TRÈS INSUFFISANT à votre progression.
l'implication est essentielle pour avancer et ce quelque soit la discipline. cultivez l'intérêt pour l'art que vous pratiqué, lisez, entrainez vous, posez vous des questions, testez, contestez
mais intelligemment,
soyez des karatekas même lorsque vous n'êtes plus au Dojo.
Oss
Thierry Legros
Instructeur à l'OKCV (Villers st Paul)
Une interview tres interessante de Minoru Akuzawa Senseï, fondateur d'une méthode de bujutsu: l'AUNKAÏ !. (interview issue de l'excellent site http://www.leotamaki.com/ )
La recherche de l'essence de la pratique est essentielle et cette interview l'illustre clairement. A méditer tres attentivement ! OSS
Par Manuel GASTAMBIDE
Le fait d'accéder à une bonne respiration conditionne l'équilibre physiologique,
psychique, mental et émotionnel de l'individu.
Cette bonne respiration, au départ, est instinctive et automatique. Il suffit d'observer un bébé respirer pour s'en rendre compte. Mais elle est déviée
de son idéal au fur et à mesure que le sujet se construit. Les traumatismes, petits et grands, s'inscrivent inconsciemment dans la structure de la respiration, comme dans celle du corps. Ils y
laissent des traces qui perturbent le schéma respiratoire par l'installation de tensions, fragilisant du même coup la personne pour ses défis à venir. La prise de conscience de ces retenues
respiratoires, au niveau physique, peut renvoyer aux causes psycho-émotionnelles du blocage. Dès lors, le sujet peut dépasser ces tensions et retrouver une respiration libre et fluide,
fonctionnelle et économique.
Lorsqu'on évoque la respiration, on pense aux poumons. Or, si dans son aspect chimique d'échange gazeux, la respiration concerne effectivement la zone pulmonaire, sur le plan mécanique, elle mobilise le tronc dans son ensemble, de l'occiput au périnée, dans une synergie musculaire complexe.
Divisant le tronc en deux à la hauteur des côtes inférieures, c'est un des muscles les plus puissants du corps. Il limite par le bas le volume pulmonaire et par le haut, le volume abdominal. Le mouvement du diaphragme est comparable à celui d'une coupole qui élève et abaisse le sommet de son dôme, en s'appuyant sur trois piliers : la colonne vertébrale, les côtes et le sternum.
Dans le temps de l'inspiration, le diaphragme est actif. Il se contracte et le sommet de sa coupole descend. Cela entraîne :
- pour la poitrine, une augmentation du volume thoracique par le bas, créant une dépression qui provoque l'entrée de l'air dans les poumons.
- pour l'abdomen, un appui sur le volume (incompressible) abdominal qui, en se déformant, va gonfler le ventre et, dans une moindre mesure, le diaphragme pelvien et le bas du dos au niveau du carré des lombes.
Le volume abdominal doit être complètement libre et détendu. Réciproquement, toute tension abdominale chronique empêche ou réduit la respiration physiologiquement normale. Et toute tension passagère la réduit momentanément.
Dans le temps de l'expiration, le diaphragme est passif. Son dôme remonte sous l'effet de l'élasticité des poumons et de l'action des muscles du ventre. Cela entraîne :
- pour le thorax, une réduction du volume thoracique et une expulsion de l'air vicié hors des poumons.
- pour l'abdomen, un travail synergique de tous les muscles qui forment la surface du ballon abdominal à l'exception du diaphragme.
Cette alternance rythmée est le mécanisme fondamental de la respiration. Tout obstacle à sa liberté est lié à des troubles physiologiques ou psychologiques. Ce mouvement entraîne toute la masse abdominale dans un flux et un reflux continuel, une succession de contractions et de relâchements. Ce brassage facilite et régularise les fonctions de digestions, d'assimilation et d'élimination. Le mécanisme de la respiration a donc un rôle non négligeable dans le fonctionnement du système digestif. Beaucoup de troubles de l'estomac ou des intestins sont en relation avec un mécanisme respiratoire bloqué ou insuffisant.
Le mouvement des côtes prolonge la respiration diaphragmatique.
Les côtes sont animées d'un mouvement coordonné à celui du diaphragme et qui contribue secondairement à l'augmentation du volume thoracique. Ce mouvement est réduit dans la respiration de repos mais devient plus ample quand un effort musculaire intense demande un approfondissement de la respiration. Et l'on retrouvera ici la même logique qui veut que des tensions musculaires peuvent tenir un rôle néfaste dans la respiration complète, en gênant ou en bloquant le mouvement des côtes.
Nous pouvons considérer la respiration complète comme le résultat de l'alternance musculaire suivante :
- Dans l'inspiration, tension active du diaphragme et détente des muscles abdominaux et pelviens. Dans la continuité de ce mouvement, les muscles pectoraux et dorsaux vont ouvrir la cage thoracique, d'abord latéralement, puis vers le haut.
- Dans l'expiration, relâchement des élévateurs des côtes, tension active des muscles abdominaux et pelviens, repoussant vers le haut le diaphragme détendu. Puis, si l'expiration est forcée, contraction des muscles abaisseurs des côtes pour réduire encore le volume thoracique.
Ce mouvement respiratoire trouve son maximum d'efficacité lorsque l'axe du corps est stable et en extension. Il doit se faire en prenant appui sur la colonne vertébrale, et non sur le sternum comme cela arrive parfois. La fixation équilibrée de la colonne dorsale donne les points fixes à partir desquels les muscles respiratoires peuvent agir. Réciproquement, une respiration normale et complète est impossible dans un corps dont l'axe est chroniquement déformé.